Nous pouvons définir le naturel comme ce qui est le fait de la nature, ce qui
est le propre du monde physique. Un paradoxe apparaît cependant quand nous définissons le naturel comme ce qui n'est pas le fait du travail de l'homme, comme ce qui n'est pas artificiel. Pourquoi
estimons-nous que l'homme et ses productions se trouvent en dehors de cette nature, à laquelle, pourtant, il appartient? Cette dichotomie ne serait-elle pas à l'origine de nouvelles
pensées?
"La science peut être dangereuse", "l'écologie va contre le mouvement de
destruction de la nature engendré par l'homme", "l'écologie est 100% naturel", "Nous contrôlons l'avenir grâce à notre rapport à la science et à l'écologie, pour le détruire ou le
protéger".
Ces nouvelles idées sont-elles des mythes sociaux? des prophéties? des
vérités? Dans tous les cas, elles nourrissent les paradoxes inhérents à la place de l'individu dans une société de consommation où tout est symbole, où tout est engagement : notre façon de se
nourrir, la marque de notre nouvel ordinateur, nos moyens de transport...
L'homoconsommateur est alors partagé entre le souci de bien faire et le
constat que chacun de ses choix peut être remis en cause. Entre cynisme et peur de l'erreur, l'homme est aujourd'hui amené à se poser de manière systématique la question de sa place et de sa
responsabilité dans le monde.