Vit et travaille à Lyon

Lives and works in Lyon

 

>> Expositions personnelles / Solo shows

 

2018 : Blue Grey Brown, Humboldt Universitat, Berlin

2013  : Matière noire, Centre des Humanités de l’INSA, Lyon

2013 : Archisimple, Sens unique, Castres

2012 : Résidence 15, Usine Utopik, avec le soutien de la Région Basse Normandie

2009 : Le bonheur, collège Jean Perrin, Résidence, Les chemins de la culture, Bezier avec le Conseil général de l'Hérault

2009 : Playlist, Galerie Xavier Jouvin, Ecole supérieure d'art de Grenoble 

  

 

>>Expositions collectives / group shows

 

2023 : Stock---Archive, Réfectoire des nonnes, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Lyon

2022 : Salon du dessin, Lyon Art Paper, Lyon 

2022 : Aujourd'hui, Atelier 19-1, Lyon

2022 : Collection de l'INSA-Lyon, Galerie des Humanités

2019 : 10 ans d'Utopie, Abbaye aux Dames, Caen. Avec la région Normandie et l'Usine Utopik

2019 : Usine Utopik, 10 ans, Tessy-Bocage, avec le soutien de la Région Normandie 

2018 : Eco-connectivity, Museum fur Naturkunde zu berlin, Thaer-Institut, Humboldt Universitat, Art/sci, Berlin 

2017 : Topologie de l'absence, CACN, Centre d'art contemporain de Nîmes, Nîmes

2016 : We wil see, Konnektor Forum fur Kunst, Hanovre, allemagne

2016 : Rethink art digital international festival, Rethymno, Grèce

2015 : Parcelles, Résonance Biennale de Lyon, avec Documents d’artistes Rhônes-Alpes.

2015 : Etre et avoir 2, La collection d’Hubert Duprat, Hôtel Rivet-ESBAN, Nîmes

2013 : Nuit résonance, Biennale de Lyon, avec Document d’artistes Rhône Alpes

2013 : Exposition de Noel, le rendez-vous de l’art contemporain avec le Magasin, centre national d’art contemporain,         Grenoble

2013 : Pelouse Interdite, La ruche, Rouen

2013: Liens, Galerie Françoise Besson, Avec Enfance, art et langages. 

2012 : Rendez-vous à l’atelier, avec la Région Rhône Alpes, Lyon

2012 : 15th Subbtle Technologies Festival, Ryerson University, Toronto

2012 : Here you are, Fondation Bullukian,Lyon

2012 :The End, Hotel Marron de Meillonnas, Bourg en Bresse

2011 : L’illusion de..., Centre d’art Bastille, Grenoble

2011 : Mind the Gap, IMC5533, Istanbul

2010 : Le pire n’est jamais certain, la création à l’épreuve des risques majeurs, avec le Centre Pompidou-Metz, L’ESAMM et le CERAP Université Paris 1, Metz

2010 : Glob(E)Scape, dans le cadre de Qui Vive? 2nd Moscow International Biennale for Young Art, Moscou

2009 : S x S dans R, Galerie Dohyang Lee, Paris

2009 : Le bureau des ouragans, Le lieu Commun, Toulouse

2009 : Snap to Grid, LACDA,Center For Digital Art, Los Angeles

2009 : Article 19, FRAC Languedoc Roussillon, Montpellier

2009 : ATTITUDE, Centre d’art contemporain de Bitola, Macedoine

2009: Liquid Art and Architecture, NCCA Moscou, Russie

2008 : A different look, Galerie Xavier Jouvin avec le Centre d’Art Bastille, Grenoble

2008 : Liquid cities and liquid identities,Micro Museum, Brooklyn

2007 : Tout les sépare (et pourtant), Artélinéa,avec Maurin et Laspeza, Congénie (30)

 

>>Workshops/résidencies

 

2017 : Intervention : conférence et accompagnement pédagogique, Ecole supérieure d'art d'Aix en Provence,  ESSAIX

2014/2015: Workshop avec les étudiants de l’IFR Langues, INSA, Lyon

2013-14/ 2012-13 : Enfance, art et langages. Avec la ville de Lyon et la Drac Rhône Alpes

2011 : Résidence 15, l’Usine Utopik, Tessy sur Vire, avec la Région Basse-Normandie

2009 : Les chemins de la culture avec le Conseil Général de l’Hérault, Beziers

2005 : Artélinéa, Congénie

 

>>Publications

2022 : Catalogue Lyon Art Paper, éd. SLBA

2019 : Etre et avoir, éd. ESBAN, école des Beaux-arts de Nîmes 

2019 : Catalogue de l'exposition, Usine Utopik, 10 ans 

2017 : Catalogue de l’Exposition We will see, konnektor - Forum für Künste

2013 : Article : Creations of Many Minds: Contextualizing Intellectual Property Issues Arising from Collaborations. Robert Thill and Audrey Pic; The SEAD/ White Papers, Leonardo 

2013 : Catalogue de l’Exposition de Noel, le rendez-vous de l’art contemporain avec le Magasin, centre national d’art contemporain, Grenoble

2011 : Publication monographique, Résidence 15, éd. Usine utopik

2011 : A3, micro-édition, avec le soutien de l’Ecole des Beaux arts de Lyon

2011 : La poésie, pourquoi faire? éd. Presses Universitaires de Paris Ouest

2010 : Catalogue de l’exposition Le pire n’est jamais certain, ed.ESAMM

2010 : Collaborateur de Carppaccio Magazine issue #14, Espagne

2009 : Le bonheur, éd. Conseil Général de l’Hérault, 400 ex.

2008 : Participation à la revue 04

2005 : Participation à la revue Los flamencos No Comen 

 

>>Collaborations

 

2016 : avec Nanomat, Plateforme de nanofabrication et nanocarecterisation bisite Universite de technologie de Troyes et Universite Reims Champagne-Ardenne

2014 : avec Pierre Thomas, chercheur en planétologie, ENS, Lyon 

2013 : avec l’Institut du Cerveau, Toulouse

2008 : avec le CEA- LETI, laboratoire de recherche en nanotechnologie, Grenoble. 

 

>>Collections : 

Artothèque du Lot, Artothèque Usine Utopik, Collection de L'INSA-Lyon, collections privées

 

 

 

Les images et produits générés par les sciences et les nouvelles technologies s’inscrivent dans une perspective qui redéfinit un espace à investir au delà des limites habituelles et physiques. Se repose alors les ques­tions du voir, du visible et leur limites réciproques ; voyons-nous tout ce qui est visible ? (...) Il y aurait du visible que nous ne verrions pas, ou bien au contraire quelque chose d’invisible (un autre monde) qui serait rendu visible dans certaines circonstances ? (1). Notre capacité à se glisser dans des échelles et des mondes jusque là inabordables, du micro au macro, établit une perméabilité entre ces mondes et le nôtre. 

 

Le problème de la matière et de sa définition se posent encore et toujours. Physiquement, cette matière induit une attitude, une forme. J’utilise des procédés de citation, de réappropriation, et tente par des assemblages, d’accéder à quelque chose qui dépassera les intentions. Poser de petites billes aimantées sur une météorite et offrir aux visiteurs la possibilité d’intervenir de manière sensible sur un tel objet (Sidérite, 2013), peuvent générer des réflexions d'ordre symboliques et éthiques sur l’espace et son occupation. Nanocosmos présente des maquettes de nanotubes de carbone imprimées en 3d assemblées par des chewing-gums. L’ensemble est posé sur un tapis-socle constitué de mousses recyclées qui déjoue son identification. La précision de l’impression 3d et le côté high-tech du sujet sont ainsi mis à l’épreuve dans l’organisation matérielle de la pièce. Le notions de hasard, de bricolage et de fragilité s’in­filtrent à l’intérieur d’un système qui tend à les refuser. 

  

La notion du vivant est une force plus spontanée génératrice de formes modulables, transformables, évolutives. La série des Structures, posent un cadre en même temps que des points d’accroche où viennent se greffer des objets ou des matériaux trouvés à l’instar de plantes qui colonisent un nouvel espace. L’utilisation des wafers solaires de silicium polycristallins, obtenus en faisant stopper la chaîne de production d'une usine allemande, est variable et mute en fonction des espaces et matériaux disponibles. Des impressions 3d d’enzymes, réalisés à partir de modèles composés par des étudiants de médecine de l’Université de Toulouse, s’installent au gré de mes intuitions formelles.

 

J'installe parfois des modes de production collaboratifs (labo, scientifiques...) et accède à un réservoir d’images, de matériaux et de procédés. Cela me permet d’établir des détournements qui évoquent la question de la technique et de ses objectifs. Une tentative de synthèse entre une exigence scientifique et une expérience sensible qui interroge aussi la question du progrès. C’est aussi une tentative de représentation des échanges, avec de fait, des notions de flux, de partage et d’information. 

 

(1)Cauquelin Anne, À l’angle des mondes possible. Ed. Puf, 2010


Our ability to slip into previously unattainable scales and worlds, from micro to macro, establishes a permeability between these worlds and our own. The images and products generated by science and new technologies form part of a perspective that redefines a space to be occupied beyond the usual and physical limits. Then the concepts of seeing, that which is visible, and their reciprocal boundaries are readdressed; do we see all that is visible? (...) Would there be something visible that we do not see, or on the contrary something invisible (another world) that would be made visible in certain circumstances? (1).

 

Moreover, the issue of matter and its definition still and always arises. As an artist, physically, this material entails an attitude, a form. I use the process of citation, of reappropriation, and try, through assemblies, to access something else. Laying small magnetic balls on a meteorite and offering visitors the opportunity to interact with such an object through their senses (Siderite, 2013) can generate symbolic and ethical reflections on space and its occupation. Nanocosmos presents models of carbon nanotubes printed in 3D assembled by chewing gums. The set is placed on a floor mat made of recycled foams which foils its identification. The precision of 3D printing and the high-tech aspect of the subject are thus put to the test in the material organization of the work. Chance, do-it-yourself, and fragility pervade a system that tends to refuse them.

 

By establishing a collaborative production method with laboratories and scientists, I access a stock of images, materials, and processes. This allows me to create diversions that raise the subject of technique and its objectives. An attempt at a synthesis between a scientific requirement and an experience of the senses which also questions the concept of progress. It is also an attempt to represent exchanges, with in fact, underlying notions of flow, sharing, and information. A large part of my work consists of the search for materials and techniques. This hidden work acts as a recurring theme and guides me in my choice of forms.

 

The notion of the living being, which traverses many of my works of art, is a more spontaneous force that generates adjustable, transformable, and evolutionary forms. This is the case, for example, with the Structures series, wherein the structures provide a framework as well as points of attachment where objects or found materials such as plants that colonize a new space attach themselves. In the same way, the use of polycrystalline silicon solar wafers, obtained by stopping the production line of a German factory, is variable and changes according to available spaces and materials. Thus 3D prints of enzymes, created from models made by medical students at the University of Toulouse, are arranged according to my formal intuitions. From there, workshop practice plays an important role, allowing me to create works of art that can be re-examined and rethought according to a space and a situation.

 

 

(1) Cauquelin Anne, at the angle of possible worlds. Ed. Puf, 2010


L’architecture est omniprésente dans le travail de Guillaume Le moine, elle apparaît sous plusieurs déclinaisons. Elle est, en premier temps, moderne ; témoin du mythe fondateur du progrès - produit de l’infinité - passée de la lumière à l’ombre de la désillusion et du désenchantement. Les bâtiments massifs, les tours immenses et les panneaux gigantesques, dont se dotent les mégalopoles du monde entier, sont immanquablement visibles et servent ainsi de supports communicationnels. Comme des messagers de l’avenir, aux abords de l’anticipation, ils semblent érigés pour tracer la voie du futur: toujours plus haut, toujours plus loin. Guillaume Le moine a placardé dessus ses dessins de soja, de tournesol et de colza, de plantes génétiquement modifiées, dressant un pont avec la science et, plus précisément, avec Christian Velot, Docteur en biologie et Maître de conférences en génétique moléculaire à l’université Paris-sud 11, qui a rectifié la signification du sigle OGM, par « Outil Génétique de Marketing ».

Le lien entre l’art et la science constitue un axe essentiel à la démarche de Guillaume Le moine. Dans cette perspective, l’architecture qu’il évoque, est aussi celle du vivant. Il a capturé des vues de pollen à travers l’œilleton d’un microscope électronique, qu’il a ensuite gravées sur les parois en verre translucide d’une serre; laquelle est présentée vide, marquée par l’absence de ce qu’elle est sensée abriter ou par un détournement de sa fonction principale, qui consiste à satisfaire une production agricole. L’ensemble est dominé par la monochromie terne du gris métallique aux antipodes des éclats colorés et vifs d’une végétation chatoyante en pleine floraison. Du contenant dépourvu de son contenu, Guillaume Le moine tranche pour une esthétique intentionnelle et pose des questions sous l’ordre du faire, du vouloir et du pouvoir. Qu’avons-nous fait? Que faisons-nous? Et que reste-t-il à faire? Que voulons-nous? Et que pouvons-nous…?

L’architecture est, par conséquent, la forme artistique d’où se prolonge l’idée d’un monde à la mesure de l’homme. Ses œuvres sont tournées vers une communauté de consciences. En outre, il pratique un art collaboratif. Avec le laboratoire de recherche en nanotechnologie de Grenoble, le CEA-LETI, il a produit Un autre monde. Une pièce semblable à un miroir, mis à part, qu’il s’agit d’un wafer, un disque en silicium sur lequel est gravé cette phrase, observable au microscope optique : « Un autre monde est possible/ Il est dans celui-ci ».

Il opère un rapprochement spatial et temporel parmi les signes indiciels de l’utopie ou de son contraire, la « dystopie », où l’oscillation du meilleur et du pire est à son paroxysme, venant du doute que provoquent les avancées scientifiques, lesquelles justifient que l’on se demande inlassablement : qu’est-ce que le bonheur ? Une question à l’origine d’une collecte d’images, esquisse d’une définition contemporaine de cette notion, partagée entre les valeurs matérielles et immatérielles de la culture occidentale.

Guillaume Le moine compose des scènes bipolaires : d’un côté l’humanité et, de l’autre, les effets pervers du capitalisme, dans un dialogue continu sur notre aptitude à transformer les choses.

 

Par Jessy Ducreux, 2011

 

 

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